Bonnes pratiques

Un milieu fragile
Notre terrain de jeu préféré à mis des millénaires à se former et il est le résultat de processus complexes et multiples.
Tout commence évidemment par la déformation de l'écorce terrestre due aux mouvements des plaques tectoniques. Leurs collisions ont formé le relief et différentes roches :
- sédimentaires tels que le calcaire ou le grès(provenant de dépôts sous-marins)
- magmatiques (cristallisation de minéraux en fusion) tels que le basalte ou le mica
- métamorphiques (résultant de fortes pressions sur des roches magmatiques) tels que le schiste, le marbre ou le gneiss.
Voilà la base. L'érosion et le transport de matériaux vont à leur tour modeler la montagne. Le gel, le vent et les précipitations vont y mettre leur grain de sel et former les sols.
Maintenant nous avons notre paysage. Reste à y ajouter les êtres vivants. Compte tenu des conditions extrêmes auxquelles sont confrontées la faune et la flore, nous trouvons en montagne des espèces extrêmement spécialisées, particulièrement adaptées à ce milieu unique, et par conséquent sensibles au moindre changement de leur environnement.
Le climat, les êtres vivants et les milieux interagissent les uns avec les autres et sont intimement liés.
L'action de l'homme et l'impact des activités de montagne

L'homme a de tout temps exploité le milieu dans lequel il vit. Ces actions ont un impact positif et / ou négatif sur l'équilibre des écosystèmes. Le pastoralisme permet par exemple de garder des espaces ouverts, riches en biodiversité. A contrario, un sur-pâturage peut provoquer de gros dégâts. L'hydro-électricité, les carrières, les voies de communication, le tourisme sont autant d'activités qui modifient le milieu montagnard... tout comme nos activités.
Il ne s'agit évidemment pas d'arrêter d'aller en montagne et de la transformer en sanctuaire. Il faut juste être conscient de l'impact que nous avons lorsque nous faisons une randonnée, de l'escalade, du canyon, etc. et essayer autant que faire se peut de le limiter.
Il nous faut prendre les devants avant que les gestionnaires du milieu montagnard ne soient obligés de mettre en place des règles contraignantes pour protéger cet environnement rare et par conséquent précieux.
Nos activités ne sont plus pratiquées de manière individuelle et isolée. Des groupes, parfois importants, peuvent provoquer des dégradations et des tensions avec les autres usagers. Nous devons avoir un comportement individuel et collectif respectueux si nous voulons conserver une liberté d'accès pour pratiquer nos activités préférées.

Du bon sens !
Finissons par quelques petites préconisations :
- Respectons les réglementations en vigueur. Elles ne sont pas là par hasard et pas uniquement pour nous embêter !
- Respectons les autres usagers du milieu. Animaux et plantes sont à considérer comme des usagers à part entière !
- Faisons travailler les locaux qui par ailleurs entretiennent bien souvent les espaces que nous apprécions tant !
- Rapportons TOUS nos déchets ! Même ceux soit disant bio-dégradables. Une peau de banane, une pelure d'orange mettent des années avant de disparaître. Les croûtes de fromage, gras de jambon, et autres morceaux de pain n'ont rien à faire dans une prairie ou un pierrier ! Quant à dire que nos détritus peuvent nourrir les animaux, rassurez-vous, ils savent se débrouiller très bien sans nous. Outre la pollution visuelle qu'ils provoquent, nos déchets peuvent engendrer certaines maladies dans des secteurs particulièrement fréquentés.
- Ne coupons pas les chemins ! Bien que tentant, le passage répété de plusieurs dizaines de personnes finit par provoquer une importante érosion des sols.
- N'effrayons pas les animaux, surtout en hiver où le moindre effort supplémentaire les oblige à puiser dans leurs réserves, ce qui peut finir par leur être fatal. N'hésitons pas à nous montrer plutôt qu'à nous cacher.
- Au printemps soyons vigilants ! Si lors d'une pause casse-croûte, nous entendons un oiseau avec insistance, c'est peut être parce que nous sommes en train de piailler sous son nid.
- Choisissons avec soin le lieu de nos commodités ! Evitons les abords de cours d'eau, de lacs ou de sources - surtout lorsqu'elles sont captées pour alimenter les refuges ! Si nous préférons utiliser du papier plutôt que des feuilles, choisissons le facilement dégradable.
Nous pourrions continuer longtemps ainsi. C'est juste du bon sens !
Le milieu dans lequel nous évoluons est le fruit de longs processus d'évolution. Les conditions de vie extrême en font un milieu singulier, riche et particulièrement sensible aux perturbations humaines, entre autres.
En être conscient est déjà un bon début !
